Matthieu Colombel (mentor de Thomas) est le dirigeant de Blackmeal Motion design & More et également membre du CJD (Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprise)
QUEL EST LE RÔLE D’UN MENTOR ?
C’est être à l’écoute de la personne, lui donner de bons conseils et être toujours positif. Je pense qu’il faut éviter d’être dans le jugement ou donner l’impression qu’on décide à sa place. Il faut être dans une posture d’accompagnement, de manière bienveillante. Au lieu de l’empêcher d’échouer, lui faire comprendre que c’est presque inévitable, mais qu’il va apprendre à bien rebondir. Mon rôle c’est aussi de lui raconter mon expérience pour qu’il puisse voir à quoi s’attendre et d’arriver à me rendre disponible quand il en a besoin.
QUELS SONT LES INGRÉDIENTS D’UN MENTORING RÉUSSI ?
C’est clairement la confiance. À partir du moment où on est dans le jugement on brise cette histoire de lien avec la personne. On passe du côté juge ou éducateur et, de mon point de vue, ce n’est pas notre rôle.
C’est important de lui faire comprendre que l’échec ce n’est pas un problème. Ce n’est pas une fin en soi. Le problème c’est quand on ne se relève pas derrière. On commence à apprendre lorsque qu’on prend le réflexe de se relever.
Lorsque l’on a compris cela, on grandit.
A QUELLE FRÉQUENCE LE MENTOR DOIT ÊTRE IMPLIQUÉ ?
En fait ça dépend de la personne que l’on a en face. Je ne pense pas qu’il faille imposer des dates ou définir un planning avec elle. On va dire que la fréquence c’est à partir du moment où on n’a plus trop de nouvelles ou qu’on sent qu’il y a un besoin. Il ne faut pas s’imposer dans son planning de manière contraignante sinon cela va créer de la frustration..
QUEL TRAVAIL DOIT FOURNIR LE MENTOR ?
Au-delà de conseiller c’est avant tout savoir écouter. Une écoute active. Pour moi c’est vraiment le point principal. Ecouter, comprendre et faire un retour d’expérience, sans juger.
POURQUOI AVOIR ACCEPTÉ ?
C’est simple : J’aurais aimé que ça m’arrive à moi. Je me suis lancé dans un domaine qui n’était pas évident en France. J’ai évidemment fait énormément d’erreurs, ce qui m’a appris pleins de choses mais j’ai pris de gros coups durs. Je n’ai jamais eu personne pour m’aider à me relever professionnellement, à cette époque. C’est quelque chose que je souhaite à personne. C’est pour ça que je suis toujours partant quand on me propose d’accompagner quelqu’un qui a besoin d’aide. De plus, le profil de Thomas me parlait plutôt bien parce qu’il est dans mon domaine.
Il a typiquement le profil des personnes à qui ont dit : « Il ne faut pas que tu cherches à percer là-dedans parce que tu ne réussiras jamais ».
C’est le genre de chose que je ne supporte pas. Je fais partie de ces gens qui sont persuadés qu’à partir du moment où tu fais ce que tu as envie de faire, même si tu va enchainer les erreurs, les échecs et que ça va être (très) compliqué, c’est quand même mieux que de faire quelque chose que tu n’aimes pas faire, par facilité. Je pense que Thomas a compris tout ça et qu’il va sur le bon chemin.